Le village russe racontant sa chanson épique s'est tu pour toujours. Essenine, seul parmi les poètes de ce temps, a su retrouver l'accent de cette chanson éteinte, sans aucun recours au pittoresque folklorique, comme Koltsoff, sans aucune contrainte ou prétention cérébrale, comme Verhaeren. Toutes les plaintes, les injures, les supplications, tous les cris et tous les soupirs des villages russes sont contenus dans les vers d'Essenine. Ses poèmes sont faits avec la chair même du paysan ! Taillez-y, il en coulera du sang.